Du 28 avril au 21 octobre 2012
Commissaire: Marie-Claire Uberquoi
Erró. El ojo planetario est la première exposition que la Fondation Stämpfli dédie à un artiste de sa collection. Peintre de renomée internationale, Erró a élaboré un langage propre, qui lui permet de poser un regard ironique sur la confusion du monde actuel. L’exposition présente dans les Espaces 2 et 3 une sélection de peintures et de collages de certaines de ses séries les plus emblématiques, comme The Political Paintings, Le tour du monde de Mao, Les lettres d’amour japonais et Les femmes fatales. Ces œuvres mettent en évidence les principales caractéristiques de son travail, centré sur la manipulation de milliers d’images provenant des mass media, de la bande dessinée, de la publicité ou de l’histoire de l’art.
L’exposition s’intègre dans le contexte de la collection permanente de la Fondation Stämpfli qui compte parmi ses fonds un ensemble important d’œuvres liées à la Figuration narrative, courant apparu à Paris dans les années 60 en réponse au pop art américain. L’Espace 1 réunit une sélection de peintures de certains de ses représentants les plus significatifs, comme, entre autres, Eduardo Arroyo, Jacques Monory, Peter Stämpfli et Erró lui-même.
ESPACE 1
Œuvres du fonds de la Fondation en rapport avec la figuration
Les 11 artistes réunis dans cette salle partagent le même attachement à la peinture figurative, qu’il s’agisse d’images de la réalité stylisées, découpées et recomposées (Peter Klasen) ou de détails agrandis que la transfigurent (Peter Stämpfli), de représentations rêvées (Jacques Monory) ou de thèmes sociaux (Antonio Seguí), de vision futuriste (Erró) ou de figure allégorique (Bernard Rancillac).
ESPACE 2
The Political Paintings
Habitué à travailler par séries thématiques, Erró a réalisé au cours de plusieurs années les peintures de The Political Paintings (1967-1996), qui consituent une sorte d’épopée de notre histoire récente. Jouant sur l’extraordinaire accumulation des images, Erró interroge la réalité pour offrir une perspective singulière les évènements politiques et sociaux les plus significatifs de notre époque.
Le tour du monde de Mao
Au début des années 70, Erró réunit une importante documentation sur la propagande de la République Populaire de Chine, qui lui inspire l’une de ses séries les plus célèbres, représentant Mao dans différentes villes du monde. Il en resulte des tableaux insolites où la juxtaposition d’images sans relation apparente, produit un étrange choc visuel non dépourvu d’ironie.
Les femmes fatales
En 1963, alors qu’il réside à New York, Erró commence à introduire dans ses oeuvres des bandes dessinées, partageant ainsi avec les artistes du pop art leur intérêt pour la culture populaire. Depuis cette époque les bandes dessinées ont éte une référence habituelle dans sa création. La série Les femmes fatales fait partie d’un hommage aux comics américains, en particulier aux superwomen, qui évoquent le mythe de la femme agressive dans la civilisation occidentale.
ESPACE 3
Les lettres d’amour japonais
Cette série de toiles tient une place singulière dans la carrière d’Erró, tout en étant en parfaite harmonie avec la vocation narrative de sa peinture. En 1970 au cours d’un voyage au Japon, Erró est fasciné par un livre ancien contenant des lettres et des photographies de jeunes couples. À partir de cette documentation, il réalise une série de peintures à l’huile qui évoquent les relations d’amour et d’amitié entre ces mystérieux personnages. Plus tard, il découvrit que ses héros étaient de remarquables intellectuels, qui s’étaient révoltés dans les années vingt du siècle passé contre la sclérose de la société nippone.
Los collages
Depuis les débuts de sa carrière, Erró a été un virtuose du collage qu’il réalise à partir d’une documentation impressionnante, provenant de revues, de la propagande politique, de catalogues, de bandes dessinées, de dictionnaires illustrés, etc. Fidèle à la tradition des surréalistes, Erró invente des associations surprenantes, en mélangeant des images sans relation apparente entre elles, de telle manière que chaque composition provoque chez le spectateur une sorte de décharge électrique. Conçus comme des creations indépendantes, les collages lui servent également de modèle pour ses peintures.
Relation avec l’art
Erró a toujours eu une étroite complicité avec l’histoire de l’art, offrant dans ses cadres une relecture des œuvres très connues, afin de créer des images frappantes et souvent subversives. Miró, Matisse et surtout Fernand Léger sont certains des artistes qui l’ont inspiré.
Photos de l’exposition https://www.flickr.com/photos/fundaciostampfli/sets/72157629838484103/
Photos de l’inauguration: https://www.flickr.com/photos/fundaciostampfli/sets/72157629946608203/