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ANTONI TAULÉ. Lux

Antoni Taulé est né a Sabadell en 1945. il vit et travaille a Paris. Depuis sa première exposition a Sabadell (1966) et au Palau de Maricel de Sitges (1967), il a exposé dans des musées, des centres d’art, des fondations et des galeries privées dans le monde entier, et ses scénographies ont figure dans des scenarios internationaux de renom. 

Lux. Dans l’instantané de la photographie ou dans la lenteur de la peinture réalisée sur le long cours, taule attend et capte l’instant où la lumière surgit et pénètre dans les intérieurs pour définir de grands espaces. Les lieux et la lumière sont figes au moment où ils se transforment pour devenir symboliques et imaginaires.

ESPACE 1

Pourquoi cette attirance pour les grands espaces vides ? Taulé, c’est la dialectique du vide : un dialogue entre les grands espaces intérieurs et la lumière (ou le contre-jour, comme dans la série des grottes qu’il a peintes à Formentera, mais aussi dans les œuvres d’autres époques). Une dialectique, par extension, entre l’espace intérieur et extérieur, qui pénètre dans le tableau par le biais de la projection presque cinématographique de la lumière. Une lumière qui dévoile un intérieur sombre et révèle une nature inquiétante et énigmatique. Et qui rappelle en même temps le paysage extérieur, indéfini et incommensurable. Dans Épouser les formes du monde (2007), la lumière qui se déverse depuis l’infini sur le personnage contraste avec le ton magrittien des deux lampes murales, cachées de la lumière qui pénètre. L’intérieur est donc une scène pour la lumière qui vient de l’extérieur. Une scène luxueuse, singulièrement architectonique, et vide, inhabitée, sauf en rêve. Pour que tous ces espaces, ces situations inexplicables, soient le fruit de la matière onirique. Cependant, un tableau contredit exceptionnellement cette règle : dans Marée basse (2005), Laetitia apparaît dans un paysage ensoleillé, entourée d’eau qui se retire. Laetitia, la première épouse de Taulé, décède cette même année. Les couloirs, vestibules, lieux de passage, qui sont des espaces imprévisibles (Casa Taulé, 2016 ; Hotel Chelsea, 2016).

Dans des tableaux comme L’Énigme (2016), qui contiennent une vision en perspective de portes parallèles à l’intérieur de la Villa Arconati à Milan, apparaît un thème métapictural : la présence d’un tableau, celui de Taulé dans ce cas-là, ou bien une citation picturale comme dans L’Ange noir (2009). Ce thème crée une espèce de résonance dans l’œuvre, une hyperpicturalité en quelque sorte. Comme si toute la peinture antérieure et universelle convergeait dans cet appel énigmatique de la lumière.

ESPACE 2

MOMENTS, PRESÈNCES

Depuis le début, la photographie a été pour Taulé un moyen, un outil dans la création de ses peintures. Mais à partir d’un certain moment, le moyen est devenu une fin. Car les photographies étaient aussi énigmatiques que les tableaux. Les pièces devaient être vides, et le moment du cliché était soigneusement choisi : il était très important de pouvoir capter l’instant où le soleil apparaissait et la lumière pénétrait dans la pièce.

En comparaison avec sa peinture, ses photographies traduisent l’attente du moment, puis le moment même, soit un instant. En revanche, la peinture s’étend sur la durée et se construit progressivement, dans une succession de coups de pinceau et de couches qui transforment le sujet et l’imprègnent d’une insistance presque obsessive. Déjà dans les années soixante-dix, dans les photographies comme Bonnet rouge (1977), Une histoire (1978), puis avec Miroir (1985), l’appareil de Taulé capte l’inquiétante étrangeté des lieux dans lesquels certains éléments, personnes et objets sont profondément ambivalents et énigmatiques, et qui par la suite peuvent se métamorphoser dans les tableaux. Si la lumière, principale protagoniste de la photographie, y délimite précisément les contours du lieu et des objets, le lieu et la lumière se transforment dans les peintures en symboliques et imaginaires. La technique du peintre, qui estompe et contraste le sujet, alterne quelquefois la perception du lieu ou la composition, et surtout repense le lieu et l’effet de la lumière, permet de passer à une dimension symbolique. Les personnages deviennent alors des présences, comme dans Le grand chemin (2015), ou des apparitions (Charlotte Roussel, 2016).

ESPACE 3

La collection d’œuvres d’art de la Fundació Stämpfli réunit des formes d’expression et des tendances très diverses apparues en Europe à partir de 1960.

Dans cette salle est exposée une sélection de son fonds qui montre plusieurs des nombreuses voies dans lesquelles se sont engagés les jeunes artistes des années soixante en laissant derrière eux les préoccupations artistiques des générations antérieures, en particulier toute l’abstraction de l’après-guerre et des années 50.

Il faut souligner le dépassement de la traditionnelle opposition entre l’art figuratif et l’art abstrait. Un paradigme de cette dissolution des frontières entre figuration et abstraction est l’œuvre de Peter Stämpfli. En amplifiant le dessin géométrique de pneus de voiture, il construit des formes volumétriques qui perdent leur origine figurative et pénètrent sur le territoire de l’abstraction géométrique.

En réalité, l’art qui fait ses premiers pas à cette époque se focalise sur une rénovation théorique et pratique du fait artistique.

En ce sens, de nouveaux langages sont explorés, comme la monochromie, la répétition, la recherche du rythme par le biais du contraste ou la réduction de la peinture à des signes élémentaires et minimes. On le retrouve dans des œuvres exposées de François Arnal, Gérard Titus-Carmel, Olivier Mosset et Niele Toroni.

Jean-Michel Meurice et Daniel Dezeuze ont fait partie du mouvement Support/Surface, qui donne la même importance aux matières et au geste créatif qu’à l’œuvre terminée.

Mark Brusse est un artiste polyvalent. Son œuvre touche à de nombreux domaines. D’une part la création de « sculptures » faites à partir de morceaux de bois récupérés et de matériaux divers qu’il a ramassés au hasard. D’autre part, sa participation avec d’autres membres du groupe Fluxus à des actes de création éphémère ou à de grandes installations adaptées à des espaces concrets.

Le travail de Jean Le Gac est basé sur l’histoire et la vie de l’artiste comme protagoniste de son œuvre. Il a développé une autobiographie qui mélange la réalité et la fiction dans laquelle il explique, il définit, il réfléchit et il s’interroge sur la vie de l’artiste.

Dans cette salle figurent également les œuvres de Pierre Tilman, poète-artiste des formes élémentaires, des lettres de l’alphabet et de la couleur, mais aussi de l’artiste argentin Horacio García-Rossi, remarquable représentant de l’art lumino-cinétique.

Dans un autre domaine, l’espagnol Rafael Canogar est l’un des derniers représentants de l’informalisme abstrait, né dans les années cinquante et qui s’est concrétisé avec la création d’El Paso, le groupe le plus significatif dans la définition de l’avant-garde espagnole des années cinquante.

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